Un panorama de l’édition BD à l’étranger au festival d’Angoulême
Une conférence a présenté quatre marchés de BD en ouverture de la journée professionnelle qui s’est déroulée dans le cadre du Marché International des Droits à Angoulême : Kaitlin Ketchum (Ten Speed Graphic), Oscar Valiente (Norma editorial), Moon-jung Kim (Esoop) et Lü Junjun (Post Wave) ont expliqué les défis auxquels ils sont actuellement confrontés pour éditer de la bande dessinée aux États-Unis, en Espagne, en Corée du Sud et en Chine.
États-Unis et Chine
Les marchés américain et chinois sont ironiquement de plus en plus similaires. Si la différence d’appréhension graphique et la distance avec les auteurs européens rendent la promotion et le lien avec les lectorats asiatique ou nord-américain plus compliqués, c’est finalement le conservatisme le pire ennemi : interdiction de titres et/ou de certains sujets sociétaux, augmentation des droits de douane (donc des coûts de production) ou limitation des ISBN pour des auteurs étrangers.
Devenu incontournable : le MID à Angoulême
Espagne
D’autres similarités sont clairement apparues entre le marché français et le marché espagnol, avec un nombre quasi identique de nouveautés par an (environ 4 500), un tissu de librairies et d’événements spécialisés dans la bande-dessinée, et des ventes espagnoles en 2023 légèrement supérieures aux ventes enregistrées par la BD en France.
Corée du Sud
En Corée du Sud, pourtant pays du manhwa, le manga est roi ! En effet, en 2024, le top 10 des meilleures ventes de BD n’a inclus que des mangas japonais. Si la BD indépendante a tout de même des références qui lui font la part belle, comme la Korean Cartoonists Association ou le Bucheon International Comics Festival, les ventes n’ont rien à voir selon que l’on parle du Gourmet solitaire de Jiro Taniguchi (plus de 50 000 exemplaires vendus) ou de La Différence invisible de Julie Dachez et Mademoiselle Caroline (un peu plus de 5 000 exemplaires vendus).
Malgré ces constatations, les éditeurs étrangers n’ont pas boudé leur plaisir à découvrir les nouveautés sur le marché franco-belge et envisager des traductions.