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Compte rendu

18e Salon du livre de Prague

juillet 2012

[17-20 mai 2012]
Pour sa 18e édition, la Foire du livre de Prague avait choisi d’une part la Roumanie comme pays invité d’honneur et d’autre part la bande dessinée comme thème du programme des animations de ces quatre jours.

Pour sa 18e édition, la Foire du livre de Prague avait choisi d’une part la Roumanie comme pays invité d’honneur et d’autre part la bande dessinée comme thème prédominant du programme des animations pendant les quatre jours. La bande dessinée est un genre encore émergent en République tchèque, et sa mise à l’honneur dans une manifestation qui accueille chaque année environ 40 000 visiteurs était donc opportune.
 
L’unique stand francophone du salon –celui du BIEF et de la délégation Wallonie-Bruxelles– était un endroit de prédilection pour discuter de la BD en général et de la BD historique en particulier, puisqu’elle donnait lieu à un focus.
 
Une première conférence –réunissant un professionnel tchèque (Ondřej Müller, des éditions Albatros), un auteur roumain (Alexandru Ciubotariu), un spécialiste allemand (Wolfgang Strzyz) et Sophie Castille (Dargaud-Dupuis-Lombard) pour la Franc – a tout d’abord nettement montré le contraste entre la variété et la quantité de la production franco-belge et celle des autres pays, laissant leurs représentants songeurs. En manque de scénaristes pour la Roumanie, c’est avant tout en attente de lecteurs que les éditeurs sont tous. En République tchèque, par exemple, le lecteur n’a pas la patience ni le budget pour lire les tomes les uns après les autres, à plusieurs mois voire années d’intervalle. Ainsi, les éditeurs cherchent-ils maintenant à regrouper les volumes pour éditer un ouvrage dont la fin, si elle n’est pas ultime, forme néanmoins une histoire en tant que telle. Même en Allemagne, où le lectorat semblerait plus "mature", la bande dessinée reste encore très classique, d’après son représentant.
 
Dans une seconde conférence, Kris, scénariste de diverses BD historiques chez Futuropolis, dont la dernière en date, Svoboda, est la chronique d’une légion tchèque pendant la Première Guerre mondiale, Didier Pasamonik, spécialiste de la bande dessinée, et Lucie Lomova, auteur tchèque éditée en France (aux éditions de l’An 2), ont expliqué la particularité des principes narratifs de ce genre et la créativité qu’il permet.
 
D’une manière générale, la récession qui touche depuis quelques années le marché tchèque, comme bien d’autres, pousse les éditeurs à la réserve en matière de traductions. Ainsi, Marie Buhler, représentante des droits chez Jean-Claude Lattès, l’a confirmé : « Les éditeurs tchèques m’ont paru attentifs à la littérature française, mais très prudents. Avec peu de place dans leurs parutions étrangères pour les livres français (seulement un ou deux par an pour certains) et de petits tirages, ils se concentrent surtout sur les ouvrages qui ont obtenu des prix ou un succès commercial en France. Il n’est pas toujours facile de les ouvrir à d’autres titres ».
Les éditeurs tchèques ne bâtissent pas forcément leur catalogue sur les mêmes critères que les éditeurs français, ils ne suivent pas nécessairement les auteurs avec régularité, quand bien même leur titre semblerait convenir au catalogue. Il n’est pas toujours évident de comprendre la cohérence de leurs choix. Dans ce contexte, le salon du livre est un moment privilégié pour les rencontrer, regarder en détail leur production et nouer les contacts nécessaires à d’éventuelles futures collaborations. « Les principaux éditeurs sont présents et disponibles pour des rendez-vous. Leur stand leur a également permis de me présenter leur maison en me montrant les titres importants », précise ainsi Marie Buhler.
 
Déjà traduit dans ce pays, Boualem Sansal a fait une lecture durant le salon de son ouvrage Le village de l’Allemand, récemment paru aux éditions Pistorius et Olšanská.
 
Le BIEF participe à ce salon une fois tous les deux ans, en alternance avec le Festival du livre de Budapest. Le Bureau du livre de l’ambassade, très impliqué dans les relations éditoriales franco-tchèques et les traductions.

Laurence Risson

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